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Clik here to view.Parmi les grands événements climatiques qui ont marqué les Montréalais depuis les cinquante dernières années, deux se distinguent nettement : le verglas de janvier 1998 et la tempête de neige de mars 1971. Surnommée la tempête du siècle, elle débute dans la soirée du mercredi 3 mars et laisse près de 50 cm en 24 heures. Le tout est accompagné de vents de 100 km/h. Montréal est entièrement paralysée. Selon le maire Jean Drapeau, cette tempête est probablement la plus violente de l’histoire car «nous n’avons pas trouvé trace dans les archives de Montréal».
Durant la journée de jeudi, le maire demande aux Montréalais de s’abstenir de prendre leur voiture et plutôt d’opter pour le métro qui, pour la première fois de son histoire circula toute la nuit du 3 au 4 mars1. Il demande même à la direction des Canadiens de Montréal d’annuler le match qui doit avoir lieu au Forum contre les Canucks de Vancouver. Les rues désertes de la ville appartiennent alors aux motoneigistes. Plus de 200 d’entre eux circulent à bord de leur engin aidant et secourant la population à l’appel de la police, incapable de patrouiller.
Le lendemain, le maire Drapeau réitère son appel pour permettre aux véhicules de la Ville d’ouvrir les rues. Montréal est toujours pétrifiée. Le Journal de Montréal, le Montréal-Matin et Le Devoir n’ont pu être publié. Tous les procès, dont celui de Paul Rose, sont repoussés à une date ultérieure. On annule même le tirage de la Mini-loto… Le bilan est lourd : plusieurs décès et de nombreux blessés. Parmi les morts, un citoyen de Laval est retrouvé dans sa voiture ensevelie au boulevard Cavendish sous la voie élevée de l’autoroute métropolitaine. Seule l’antenne dépassait.
Cette tempête devint un cauchemar pour l’administration montréalaise. L’hiver avait déjà laissé 355 cm de neige et la facture de déneigement s’élevait à 20 millions de dollars, une «somme fantastique et jamais atteinte» selon le journal La Presse.
1 . La seconde et dernière fois fut dans la nuit du 31 décembre 1999 lors de l’arrivée de l’an 2000.
Texte de Mario Robert publié le 2 mars 2006 dans le journal MTL de la Ville de Montréal